Les favelas de Rio, leur particularité, leur histoire et leur culture populaire ont fait de ces lieux quasi légendaires et mythiques, un incontournable à visiter si l’on va à Rio. Le Brésil est célèbre pour son football, ses musiques et la samba, mais aussi pour ses favélas. Elles sont la culture de Rio, connues et reconnues à travers le monde entier.

Naissance des bidonvilles à Rio

Il faut attendre la fin de la guerre de Canudos – 1896 à 1897 – pour assister à la construction des premiers logements insalubres faits des produits de la récupération. Comme un symbole de la résistance, à l’époque le Morro da Providência, situé entre Santo Cristo et Gamboa (deux quartiers de Rio), les populations les plus pauvres mais aussi d’anciens esclaves se sont ralliés et l’on assiste alors à l’augmentation spectaculaire de ces cabanes tordues en pleine ville.

Entre 1950 et 1970, par un afflux de population à la recherche d’un travail – souvent sous-payé et pour le moins précaire – “la favela” grandit en long en large et en travers pourrait-on dire familièrement ! Les gouvernements mettront beaucoup de temps avant de considérer les problèmes de sécurité, de violence et de misère qui règnent au sein de cet amoncellement de constructions plus loufoques les unes que les autres !

À travers les quartiers pauvres de Rio

C’est en parcourant les collines de RIO que l’on découvre les fameuses habitations pour le moins originales et étranges, perchées sur ces morros. D’une impressionnante verticalité à donner le vertige, qui présente ici l’une de ses nombreuses particularités. Construites de bric et de broc – des matériaux de récupération – sur des marécages et des terrains escarpés. Le regard se perd dans une multitude de couleurs, de formes et autres constructions de fortune. On circule à travers les nombreux escaliers entremêlés de marches et de passages très étroits. Les fils électriques qui pendouillent ici et là font partie du décor et marquent un pittoresque local certain. Ne cherchez pas des conditions d’hygiène et de confort, il n’y en a pas, à l’image d’autres habitats précaires, comme les palafitas, de petits cabanons en bois et montés sur pilotis.

Pourquoi visiter les favelas de Rio de Janeiro ?

Probablement et avant tout pour leur singularité et leur histoire. Elles sont peu à peu devenues un véritable attrait touristique et les tours opérateurs l’ont bien compris. Ce sont en effet des milliers de voyageurs du monde entier qui, chaque année, débarquent pour un voyage inoubliable. Le Brésil est incontestablement le pays des fêtes et des festivités. On y danse en pleine rue ou dans les écoles de samba, improvisées dans des hangars ; on y admire des fresques murales ; on fréquente des artistes de tous bords. La musique et la Samba tout particulièrement, a eu et a toujours une grande influence au Brésil ; tels le Hip-Hop, le Funk ou le Rap. Le plus grand groupe de rap/hip-hop brésilien, Racionais MC’s y dénonce dans ses textes la misère, la pauvreté, le racisme, le crime, les discriminations, la drogue…

Les créateurs y sont nombreux et réalisent divers objets grâce à la récupération et à leur sens de la débrouille hautement développé.

Selon l’époque de l’année, le cœur des favelas accueille des festivals de littératures et de cinéma.

Ces quartiers sont devenus au fil du temps, une curiosité locale : “ce qu’il faut voir à RIO”. Pour les habitants, cela se traduit par une aubaine économique certaine. Le Brésil vous réserve d’autres particularités, et pour aller au-delà dans la découverte, c’est ici.

Les bidonvilles : vers une reconnaissance mondiale

Au fil des années, et notamment depuis l’organisation de la coupe du monde de football en 2014, suivie par les Jeux Olympiques d’été en 2016, les regards se sont tournés vers le Brésil et plus particulièrement vers Rio de Janeiro. Ces manifestations sportives ont attiré, puis intéressé un grand nombre d’acteurs économiques, artistiques et politiques. Elles ont permis à ce pays et à sa population d’assister à une reconnaissance mondiale. Pour preuve et anecdote, c’est à Rio que se sont rendus le Président OBAMA, mais également Will Smith, Kim Kardashian ou encore Kanye West.

Cette reconnaissance, et en même temps cette acceptation, a fait évoluer les populations. Des nouvelles compétences ont vu le jour – le système D de la débrouille – et avec elles, le développement d’un fort esprit d’entraide et de build-your-own (comprendre : construit le tien).

Cette nouvelle représentation positive des favelas avec l’arrivée du mouvement artistique « moderniste » est venue bousculer les modes de l’art ; des artistes sont issus de ce monde de la rue et exposent désormais. Pour toute une frange de la population brésilienne, l’espoir est enfin permis, celui de s’ouvrir au monde et surtout, que ce dernier s’ouvre à eux.